Le 10 février 2019, Yann Jautard terminait second du Centaure. Cavalier de TREC occitan, Yann participait pour la seconde fois à cette épreuve mythique. Il a accepté de répondre à nos questions et de revenir sur son parcours.
• Pour toi c’est quoi le Centaure ? « C’est un truc idiot mais génial ! En essayant de creuser un peu, je dirais que c'est au TREC ce que sont les 24h du Mans ou le Paris-Dakar à la course automobile. Un truc que tout cavalier randonneur, quelque part, rêve de faire un jour. Après, en parler à tête reposée c'est facile... » • Qu’est ce qui te plaît dans cet épreuve ? « Ce qui me plaît là dedans ? Le jeu d'arriver à se repérer même la nuit. Un POR, je le vois comme une suite d’énigmes à résoudre. C'est le plaisir du jeu qui domine, en fait. Il y a aussi le coté d'être "seul avec sa monture". Sans doute que ça fait écho aux westerns de mon enfance. » • Qu’est ce que tu redoutais avant d'y participer ? « Ce que je redoute, comme toujours c'est avant tout de faire une erreur qui conduise à blesser ma jument. Après tout, elle n'a rien demandé... » • Quelles qualités attend on du cheval pour ce type d'épreuve ? « Les qualités du cheval, pour spécifiquement le Centaure je dirais que c'est avant tout de l'endurance, et de pouvoir rester seul en pleine nuit sans trop stresser. » • Que peux-tu dire concernant l’entraînement de ta jument avant cet événement ? « Pour ce qui est de la préparation.... alors là je ne suis clairement pas l'exemple à suivre... L'an dernier je me suis inscrit dans la semaine précédent l'événement , ce qui fait que niveau préparation, ça s'est résumé aux POR des concours précédents, et à quelques randonnées. J'ai la chance d'avoir mes chevaux dans des prés plutôt grands et assez en pente, ils s'entretiennent tout seuls. » • Comment ta jument a réagit pendant la compétition ? « Sérieusement, je suis parti vraiment sur un coup de tête, sans spécialement y croire, et avec la quasi certitude que j'abandonnerai avant la fin. Et en fin de compte, j'ai été extrêmement surpris de la résistance de ma jument qui ne m'a jamais fait défaut. » • Et toi, comment t'es tu préparé ? « A vrai dire, je crois que la préparation pour ce type d'épreuve est quand même nettement plus importante pour le cavalier que pour le cheval. Finalement, pour le cheval, ça se résume à faire environ 100 km en deux nuits, en grande partie au pas. Avec un cheval dans une bonne condition physique et habitué à randonner sur tous les terrains, il n'y a pas de problème particulier pour lui. En revanche, garder l'esprit clair pour ne pas se paumer, ça, ça ne s'improvise pas. Pour moi la grosse différence entre 2016 et 2019 (alors qu'en 2016 je m'étais quand même entraîné) c'est d'avoir eu un enfant. Un enfant qui ne dormait pas. Donc en fait je suis allé au Centaure avec 2 ans de nuits blanches comme entraînement, je suis persuadé que c'est ce qui a fait la différence. »
Un grand merci à Yann Jautard d'avoir pris le temps de répondre à nos questions ! C'est désormais bientôt l'heure pour les 38 courageux de l'édition 2020 de prendre le départ, on leur souhaite une excellente compétition et à dimanche pour les résultats !